Kinésithérapie neuromotrice du nourrisson atteint de plagiocéphalie : les recommandations de bonnes pratiques

Kinésithérapie neuromotrice du nourrisson atteint de plagiocéphalie

La plagiocéphalie, déformation crânienne caractérisée par un aplatissement asymétrique du crâne, est devenue un sujet de préoccupation croissante pour les parents et les professionnels de la santé. Cette déformation peut avoir des répercussions esthétiques et fonctionnelles. La kinésithérapie neuromotrice, joue un rôle crucial dans la prise en charge de cette affection. Cet article explore les causes, les conséquences et les traitements de la plagiocéphalie, en mettant l’accent sur l’efficacité de la kinésithérapie neuromotrice, soutenue par des références scientifiques.

 

Causes et Conséquences de la Plagiocéphalie

Alors que la plagiocéphalie ne concernait que 3% des naissances il y a 30 ans, elle atteint aujourd’hui 25 à 30% des nourrissons aujourd’hui (selon les études). La plagiocéphalie peut être causée par divers facteurs, notamment des contraintes positionnelles in utero, des torticolis congénitaux, une hypotonie du nourrisson ou des habitudes de couchage postnatales (1). Le couchage sur le dos, recommandé pour prévenir la mort subite du nourrisson, a paradoxalement augmenté l’incidence de la plagiocéphalie positionnelle (1). Certains articles remettent en question l’effet de causalité de ces nouvelles consignes sur l’augmentation de l’incidence de la plagiocéphalie. Selon l’auteur A. Cavalier (2) , les matériels de puéricultures utilisés tels que les transats et cosy associés à un manque de motricité libre seraient plus incriminés que les temps de couchage sur le dos pendant les siestes de bébé.

Les conséquences de la plagiocéphalie seraient seulement esthétiques selon les derniers rapports de l’HAS (1). Avis controversés dans la littérature scientifique, avec notamment quelques études (également contro versées) témoignant de liens existant entre la plagiocéphalie et la formation des os du crâne, du visage, et de la colonne vertébrale (3, 4). En lien avec ses répercussions orthopédiques, la plagiocéphalie pourrait prédisposer à des problèmes ORL ou défauts d’occlusion dentaire.

Le meilleur traitement de la plagiocéphalie : la prévention 

La prévention est et restera le meilleur traitement de la plagiocéphalie. Cette prévention concerne de nombreux professionnels de santé : 

– Médecins, sages femmes, puéricultrices, et kinésithérapeutes.

 La prévention devrait être systématique et inclure : 

– des conseils ajustés à chaque environnement familial sur les portages, installations, matériel de puériculture, couchage, et respect des temps de motricité libre.

– le dépistage de facteur de risque tels que les torticoli congéniaux, une motricité asymétrique du nourrisson, une hypotonie du nourrisson.

Ainsi, selon les recommandations de l’HAS, une rotation préférentielle de la tête, même sans plagiocéphalie devrait systématiquement amenée un suivi kiné spécialisé, qui au mieux ne durera que 2 ou 3 séances le temps de proposer des conseils ajustés.-

 

La kinésithérapie neuromotrice du nourrisson atteint de plagiocéphalie

 

Toujours selon l’HAS, le kinésithérapeute occupe un rôle de première ligne dans le traitement de la plagiocéphalie. 

 

La prise en charge en kinésithérapie pédiatrique de ces nourrissons doit contenir : 

– L’ accompagnement des parents sur le choix des installations et matériels de puériculture

– Le Tummy time, temps quotidiennement proposé au nourrisson en phase d’éveil sur le ventre (cf ma vidéo You tube plus bas)

– une prise en charge neuromotrice du nourrisson pour accompagner son développement psychomoteur global.

 

Car une rotation préférentielle de la tête, associée à une déformation du crâne ne concerne pas que la tête du nourrisson mais sa motricité globale.

Ainsi, le kinésithérapeute permet à l’enfant de retrouver une mobilité riche, symétrique et harmonieuse, qui l’aide à mieux répartir les contraintes en position alité sur le dos sur l’ensemble de son corps et plus seulement sur la partie de la tête concernée.

L’alliance du kinésithérapeute et de l’ostéopathe auprès des nourrissons atteints de plagiocéphalie

 

Bien que contro versé car non spécifié dans les rapports de l’HAS, et les ostéopathes n’étant pas reconnus professionnels de santé, de plus en plus de pédiatres et kinésithérapeutes spécialisés en pédiatrie recommandent un suivi par un ostéopathe. 

De récentes études (5) commencent à montrer les intérêts de cette pratiques pour les nourrissons atteints de plagiocéphalie. IL convient tout de même de rappeler que l’idéal serait de consulter un ostéopathe spécifiquement formé à la pédiatrie.

Les techniques d’intégration des réflexes archaïques du nourrisson dans le traitement de la plagiocéphalie

Dans ma pratique professionnelle, je rencontre beaucoup de ces nourrissons développant des schémas hyper actifs en extension, et/ou une motricité asymétrique.

Dans le cas d’un nourrisson développant un schéma hyper actif en extension, en position alité sur le dos, il développera alors moins de contact le long du dos, augmentant ainsi la pression sur son crâne. Pour regarder une vidéo gratuite sur 3 réflexes archaïques en lien avec ce schéma hyper actif en extension, je vous propose de cliquer ici.

 

Dans le cas d’une motricité asymétrique, il en sera de-même, avec des répercussions directes sur les zones de contraintes au niveau du crâne. Dans un autre article, je vous présente l’un des réflexes en lien avec une motricité asymétrique, et les répercussions potentielles de sa non intégration. Il s’agit du réflexe tonique asymétrique du cou, présenté ici.

 

 

En conclusion : La place du kinésithérapeute dans la prévention et le traitement de la plagiocéphalie.

Le kinésithérapeute joue un rôle essentiel à la fois dans la prévention et le traitement de la plagiocéphalie, en collaboration avec d’autres professionnels de santé : 

– médecin généraliste  / pédiatre 

– puéricultrice

– sages femmes

– et les ostéopathes (non reconnus comme professionnels de santé).

 

La prise en charge neuromotrice du nourrisson atteint de plagiocéphalie concerne à la fois le traitement de cette affection en elle-même, mais aussi la prévention et le dépistage d’autres troubles potentiellement concomitant à la plagiocéphalie. Plusieurs études scientifiques référencées dans les rapports de l’HAS ainsi qu’un rapport canadien (6) ont montré une efficacité supérieure de la prise en charge en kinésithérapie du nourrisson atteint de plagiocéphalie, par rapport à de simples conseils donnés.

 

Pour vous former aux techniques d’intégration des réflexes archaïques je propose deux modules : 

– une formation en présentiel pour apprendre à intégrer les réflexes archaïques auprès du nourrisson.

– une formation en e-learning pour apprendre à intégrer les réflexes archaïques auprès des enfants de 2 à 7 ans.

 

Pour consulter toutes les informations relatives à ces formations, cliquez ici.